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Trees, Pablo Reinoso

Liaigre invite l’artiste Franco-Argentin Pablo Reinoso au 77 rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris sous la verrière de l’atelier. reconnu internationalement pour sa pratique à la croisée de la sculpture, de l’installation du design et de l’architecture, il ne cesse de questionner notre relation au monde naturel.

Commissaire d’exposition : Carlos Sicilia en partenariat avec la galerie Xippas

Photographes : Sylvie Becquet, Rodrigo Reinoso

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Liaigre invite l’artiste Franco-Argentin Pablo Reinoso au 77 rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris sous la verrière de l’atelier. reconnu internationalement pour sa pratique à la croisée de la sculpture, de l’installation du design et de l’architecture, il ne cesse de questionner notre relation au monde naturel.

Commissaire d’exposition : Carlos Sicilia en partenariat avec la galerie Xippas

Photographes : Sylvie Becquet, Rodrigo Reinoso

 

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Avec l’exposition « Trees », Pablo Reinoso choisit de présenter un travail autour des arbres symbolisant ainsi la rencontre de la nature et de la culture. Sa pratique explore la force du vivant, à travers le principe de la croissance végétale appliquée à la matière et une mise en forme conceptuelle des cycles fondateurs de la vie.

Sensible aux enjeux climatiques qui marquent notre époque, il s’intéresse à ces problématiques depuis les années 1980 avec les séries Articulations et Paysages d’eau. Ces dernières années, Reinoso poursuit ce travail avec la série “Trees”, qu’il a inaugurée à la fin des années 2010, interrogant la notion d’équilibre entre les écosystèmes humains et naturels.

Avec la sculpture Augmented Tree (2019) présentée dans l’espace de l’atelier au dernier étage, l’artiste explore ces thèmes à travers la juxtaposition de matériaux. Il utilise l’acier, symbole de l’activité industrielle humaine, et le bois, qu’il sculpte à partir de son état brut avant de le fondre en bronze. Comme souvent dans son travail, Pablo Reinoso joue avec l’idée de renversement en mettant un matériau industriel au service de la nature : les tiges métalliques viennent recomposer les branches de l’arbre abattu par la tempête et soutiennent chaque section du tronc, qui se déploie de manière organique, soutenu par son support artificiel. Le métal

industriel vient ainsi soutenir et prolonger cet arbre devenu, dans ce contexte, un vestige. L’habillage métallique rend l’arbre visible, formant autour de lui un écrin. Tel un exosquelette ou une prothèse — comme le suggère le titre «Arbre augmenté» — le métal insuffle une nouvelle vie à l’élément naturel, remettant la nature au premier plan. Les prolongements métalliques évoquent ainsi une croissance végétale qui fut autrefois vivante et qui est désormais prolongée par l’intervention humaine.

Plusieurs sculptures de la série Uprooted, sont présentées au fil des étages, Pablo Reinoso fusionne à nouveau les volutes métalliques caractéristiques de ses oeuvres sculpturales, avec les formes organiques des branches d’arbres. Le socle de chaque oeuvre sert de structure de repos pour l’élément naturel, qui poursuit sa croissance dans un tourbillon de lignes entrelacées. Chaque sculpture a une structure unique, bâtie sur un équilibre délicat entre l’immobilité et le mouvement, suggérant à la fois les notions de force et de fragilité. Cette fusion de matériaux artificiels et naturels suggère également une forme d’interdépendance, de lien inextricable entre les forces humaines et naturelles. Faisant explicitement référence à la notion de déracinement, les sculptures Uprooted de Pablo Reinoso évoquent la complexité de notre relation avec le monde naturel. Si elles évoquent l’impact de l’activité humaine sur notre écosystème, elles suggèrent également de nouvelles possibilités d’existence et de cohabitation.

Les oeuvres de Pablo Reinoso témoignent d’un respect profond envers la nature, d’un parti pris éthique, d’une véritable fascination allant jusqu’à l’imitation, en générant « des paysages, du mouvement, des vagues, des ondes, la vie, le temps, la respiration ». En sculptant dans la matière les formes de vie.

Pablo Reinoso (né à Buenos Aires en 1955) est un artiste pluridisciplinaire. Il vit et travaille à Paris depuis 1978. Sa pratique traverse les domaines de la sculpture, de l’installation, du design, de l’architecture et de la peinture, autant de champs d’exploration formelle qu’il appréhende en interrogeant leur nature et leurs limites. Depuis les années 1970, l’artiste développe une oeuvre protéiforme, à travers laquelle il s’intéresse à la matière et aux possibilités plastiques et conceptuelles qu’elle véhicule. Articulé en séries, son travail multiplie les médiums, qu’il explore dans toutes leurs déclinaisons potentielles, au-delà des contraintes présentées par la matière. Cette recherche s’accompagne d’une réflexion autour des notions d’objet et de fonctionnalité, dont la relation est perpétuellement reconfigurée par l’artiste. Réalisées à l’aide de matériaux de construction bruts ou à partir d’objets issus de l’architecture et du design, ses oeuvres s’inscrivent dans une logique d’émancipation de l’objet ou de la matière de leur fonction première, qui s’opère souvent par le détournement.

Depuis les années 2000, ces questionnements se concrétisent à travers le travail de l’artiste sur l’objet assise, qui traverse sa production plastique récente, notamment dans les séries “Thoneteando”, “Bancs Spaghetti” ou “Garabatos”. La relation à l’espace est également au coeur du travail de Pablo Reinoso. Souvent réalisées in-situ, ses œuvres entretiennent un lien profond avec les lieux dans lesquels elles s’inscrivent, interrogeant ainsi notre manière d’être dans l’espace, tant au niveau de la perception que de l’usage. Ancrées dans les espaces publics et souvent monumentales, ces réalisations ont par leur nature même une vocation sociale ; au sein de milieux urbains et naturels, elles favorisent l’interaction entre les usagers, créant des nouvelles occasions d’échange, de conversation ou de rencontre. Au cours de ces dernières années, l’artiste a réalisé de nombreux projets d’envergure s’inscrivant dans des lieux publics et prestigieux, notamment à Lyon (Nouages, 2013), au Palais de l’Elysée (Racines de France, 2016 et Fleuves de France, 2024) à Londres (We Watch You Too et Only Children’s Bench, 2016) à Buenos Aires (Aires de Buenos Aires, 2019) ou encore en Corée du Sud (Busan Infinity Line, 2019).

Sensible aux enjeux qui marquent notre époque et notamment à la crise climatique, Pablo Reinoso explore ces questions dans ses oeuvres récentes, interrogeant les équilibres qui régissent les écosystèmes humain et naturel. Parmi ses oeuvres iconiques, les Bancs Spaghetti sont avant-tout un hommage à l’intelligence végétale, aux agencements qu’elle adopte afin de perpétuer sa croissance. Depuis 2020, l’artiste développe également un corpus de peintures lui permettant de poursuivre sa réflexion formelle et conceptuelle avec un élan nouveau. Cette année, l’oeuvre de Pablo Reinoso est notamment exposée au Museo Extremeño e Iberoamericano de Arte Contemporáneo (Badajoz, Espagne), au Hangar Y (Meudon, France) et au Centre Pompidou-Metz. En 2022, son travail a fait l’objet d’une grande rétrospective au Château de Chambord (Val de Loire, France), se déroulant dans les espaces intérieurs et dans les jardins Château. Le travail de l’artiste été exposé dans des

institutions internationales et dans le cadre de manifestations artistiques d’envergure, parmi lesquelles le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, le Centre Georges Pompidou, le Palazzo Al Bosco (Toscane, Italie), le Kunstmuseum den Haag (La Haye), Sciences Po (Paris), the Museum of Arts and Design de New York, le Grassi Museum de Liepzig, la Fondation Boghossian de Bruxelles, le Musée d’art métropolitain de Tokyo, le MUDAC de Lausanne, le CID – Centre d’innovation et de design au Grand-Hornu, la Biennale de Venise, la FIAC Hors-les-murs, la Bienalsur ou encore AGORA, Biennale de Bordeaux. Ses oeuvres font partie de collections du MALBA et du Musée d’Art Moderne de Buenos Aires, du Fonds national d’art contemporain de Paris, du Musée d’Art moderne de São Paulo, du MACRO Rosario ou encore du MUSAC de Léon en Espagne.

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