Rouge
C’est la première des couleurs, la couleur par excellence, celle dont l’intensité et la force dépassent toutes les autres… Intimement lié à l’histoire de l’humanité, le rouge ne laisse personne indifférent tant sa perception est émotionnelle. L’évoquer nous ramène aux origines, à la mémoire collective d’une couleur associée au sacré, au pouvoir, à la beauté, mais aussi au danger, au sang, au feu, à la violence.
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C’est la première des couleurs, la couleur par excellence, celle dont l’intensité et la force dépassent toutes les autres… Intimement lié à l’histoire de l’humanité, le rouge ne laisse personne indifférent tant sa perception est émotionnelle. L’évoquer nous ramène aux origines, à la mémoire collective d’une couleur associée au sacré, au pouvoir, à la beauté, mais aussi au danger, au sang, au feu, à la violence. Tour à tour spectaculaire, cérémoniel, solennel, martial, festif, sulfureux, le rouge nous a accompagnés tout au long de l’histoire. Son usage dans l’environnement domestique est en étroite corrélation avec ces différentes connotations. Dans la décoration comme ailleurs, le rouge est une couleur affirmée et assumée dont le choix n’est jamais anodin. Inscrit dans le vocabulaire esthétique de Liaigre dont il est partie prenante, le rouge décliné dans toutes ses nuances théâtralise le quotidien.
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Couleur archétypale, le rouge est la première couleur que l’homme est parvenu à maîtriser tant pour la peinture que pour la teinture. Cette antériorité du rouge est sans doute la raison pour laquelle dans certaines langues un même mot est utilisé pour signifier “rouge”, “beau” et “coloré”. Dès le paléolithique on prête au rouge trois fonctions à commencer par celle d’incarner le pouvoir et la force; à laquelle s’ajoute une fonction cosmétique puisqu’on lui attribue la capacité de transformer et embellir (les archéologues ont découvert des récipients datant du néolithique dans lesquels on fabriquait des produits rouges destinés à la parure) ; enfin, on l’utilise aussi pour repousser les forces du mal. D’abord produit à partir de terre ocre au paléolithique, on utilise la garance (une plante) dès le néolithique. Ce nuancier s’enrichit par la suite avec la cochenille qui permet d’obtenir le rouge pourpre de l’Antiquité.
Si la perception du rouge connaît quelques aléas au fil du temps, sa beauté ne cesse de fasciner. Le rouge est immanquablement lié à l’idée du précieux, du luxe, de l’extraordinaire, ce que vient signifier aujourd’hui le fameux red carpet, ce tapis rouge qui signale le caractère d’exception de ceux qui sont invités à le traverser… Le rouge festif et solennel habille les salles d’opéra, de théâtre, de cinéma, lieux de spectacle qui échappent au quotidien. Dans la décoration le rouge a la même signification, il souligne, et donne un sentiment d’opulence : le décor du Second Empire s’en affole,
tentures rouges et plantes exotiques incarnent alors la richesse d’un intérieur. Le XXème siècle en fait un usage plus subtil et surtout plus varié selon la nuance choisie. Vermillon il est joyeux, chaleureux, pop… Bordeaux ou pourpre il est profond, confortable, luxueux ; cinabre il est subtil et mystérieux… Il suffit d’une touche de rouge, qu’il s’agisse d’un accessoire ou d’un meuble pour modifier un intérieur, et ceci est vrai quelle qu’en soit la nuance.
© Crédits : texte : Françoise-Claire Prodhon, photographes : Zu Hai, Jean-Philippe Piter, coupe (première image) : Jean-François Reboul
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