Lak Bo, Matti Braun
Liaigre invite l’artiste Allemand Matti Braun au 77 rue du Faubourg Saint-honoré à Paris, sous la verrière de l’atelier. L’exposition « Lak Bo » immerge le visiteur dans un univers singulier, présentant un ensemble de peintures sur soie et des œuvres en verre soufflées posées sur trois tables circulaires conçues par l’artiste.
Exposition à découvrir jusqu’au 1er juillet 2024.
Commissaire d’exposition : Carlos Sicilia en partenariat avec la galerie Esther Schipper.
Photographes : Sylvie Becquet, Milica Lopicic.
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Liaigre invite l’artiste Allemand Matti Braun au 77 rue du Faubourg Saint-honoré à Paris, sous la verrière de l’atelier. L’exposition « Lak Bo » immerge le visiteur dans un univers singulier, présentant un ensemble de peintures sur soie et des œuvres en verre soufflées posées sur trois tables circulaires conçues par l’artiste.
Exposition à découvrir jusqu’au 1er juillet 2024.
Commissaire d’exposition : Carlos Sicilia en partenariat avec la galerie Esther Schipper.
Photographes : Sylvie Becquet, Milica Lopicic.
FermerMatti Braun est né en 1968 à Berlin, en Allemagne. Il a étudié à la Städelschule de Francfort et à l’Université des arts de Braunschweig (HBK). L’artiste vit et travaille à Cologne. En 1994, Braun a reçu le Prix Peter Mertes du Bonner Kunstverein, et en 2004, le Förderpreis des Landes Nordrhein-Westfalen für Bildende Kunst. Le travail de Matti Braun étudie les effets inattendus et souvent méconnus des dynamiques interculturelles, rendant visibles les modèles de migrations artistiques et de méconnaissances culturelles. Les expositions de l’artiste ont souvent été organisées autour d’un exemple spécifique d’appropriation, prenant par exemple comme point
de départ un réseau étendu d’associations interdisciplinaires autour du physicien indien Vikram Sarabhai, incluant le Mahatma Gandhi, Le Corbusier, le développement du programme spatial indien, l’École de design d’Ulm et Lynda Benglis, pour présenter des œuvres textiles, des objets, des photographies et des installations à grande échelle. Le travail de Matti Braun se caractérise par une négociation constante entre références concrètes et allusions générales, entre éphémérité poétique et sens troublant de l’instantanéité viscérale.
L’exposition « Lak Bo » immerge le visiteur dans un univers singulier, présentant un ensemble de peintures sur soie et des œuvres en verre soufflées posées sur trois tables circulaires conçues par l’artiste. Les œuvres poétiques et sensuelles de Matti Braun sont présentées dans des atmosphères particulières invitant à la contemplation et à la méditation, témoignant d’un monde où les frontières culturelles sont subtiles et perméables. A travers cet ensemble d’œuvres réunies s’exprime les liens de l’artiste avec la maison Liaigre. Les matériaux dialoguent avec
le purisme et la sobriété. Étudiant avec attention les diverses formes d’artisanat, dans une société mondialisée ou les techniques industrielles se substituent aux techniques traditionnelles, Matti Braun utilise des matériaux évoquant la culture populaire : le bois, le sable, la soie, la céramique, le verre, la pierre ou le tissu. Son œuvre protéiforme s’élabore au cours de voyages, révélant la porosité existante entre différentes cultures et la manière dont la fonction d’un objet peut être détournée.
Les peintures de Braun sont réalisées sur des panneaux de soie montés dans des cadres étroits en aluminium. Le processus de teinture utilisé trouve ses racines dans l’investigation et l’appropriation par l’artiste de techniques traditionnelles orientales de production textile souvent utilisées à des fins religieuses ou rituelles. Exécutées initialement sur de la soie brute, ces séries comprennent des passages colorés vifs ou des éclaboussures circulaires semblant presque picturales et rappelant l’abstraction post-picturale.
Les objets en verre soufflé, produits dans des fonderies traditionnelles sous la direction de l’artiste, jouent de leur statut hybride entre sculpture et produit artisanal. Ces objets translucides évoquent des yeux, en particulier les yeux proéminents d’insectes que l’on trouve dans les représentations populaires de créatures extraterrestres. Une œuvre en verre ancien fut utilisée comme accessoire dans la mise en scène de la pièce The Alien (basée sur le projet de film non réalisé de Satyajit Ray, dit avoir inspiré le film de Steven Spielberg, E.T.). Chaque œuvre est déterminée par des propriétés uniques de matériau et d’exécution, avec sa forme finale, ses traits physiques exacts et sa couleur spécifique se manifestant pleinement une fois le verre suffisamment refroidi. Le verre étant techniquement composé à
partir de sable, un autre élément récurrent des expositions de Braun, sa couleur reste authentique, ne se décolorant pas. Ces objets poursuivent librement leur destin, semblables à des visiteurs voyageant dans le temps. Les projets de Matti Braun s’organisent autour d’exemples spécifiques, d’emprunts, prenant un réseau élaboré d’associations interdisciplinaires comme point de départ. Son travail joue sur l’incapacité des objets à contenir le sens dont nous les chargeons, attirant l’attention sur la multiplicité des interprétations avec lesquelles nos histoires personnelles et culturelles imprègnent leur perception.